Les beaux projets autour de la Tech ne manquent pas, et c’est ce qu’Angers French Tech a tenu à souligner en invitant quatre étudiants de l’ESEO au Tiers-Lieu dans le cadre d’un nouveau format d’événement, « A Fox’Project ». Ce projet de fin d’études, c’est un fauteuil roulant électrique qui se dirige par commande oculaire, pour aider notamment les personnes atteintes de la maladie de Charcot, qui se retrouvent dans l’incapacité d’utiliser le joystick de leur fauteuil.
Ils s’appellent Maxime, Victor, Alexis et Maël – ils sont en phase de terminer leur cycle d’apprentissage en ingénierie à l’ESEO – et ils sont à l’origine de ce prototype qui éveille tant d’espoirs pour les familles présentes lors de la présentation. Le fauteuil roulant, dirigé sans aucune commande physique, est piloté uniquement avec le regard. Le principe, en soi, est simple – il s’agit de relier une commande oculaire Tobii 4C à un mini-pc Raspberry, qui pilote le fauteuil. Mais la réalité est toute autre, puisqu’il a fallu aux étudiants, faute de pouvoir l’obtenir auprès du fabricant, analyser et décortiquer le code source qui pilote le fauteuil, puis en configurer les commandes.
Un paramétrage de la commande oculaire est également nécessaire pour que celle-ci soit la plus précise possible. L’essai est tout à fait concluant, et après quelques tests nécessaires, les participants à la présentation réussissent à faire avancer, reculer, tourner à gauche et à droit ledit fauteuil, sans utiliser le joystick.
Le projet est né suite à une sollicitation de l’association « Dans le Coeur de JM » auprès du CHU d’Angers. Les équipes du CHU ont mis en contact l’association et l’ESEO. L’école et le centre hospitalier sont liés par une convention de partenariat, à laquelle #AngersFrenchTech est associée, qui a pour vocation de favoriser la mise en relation des professionnels de santé, des chercheurs et des ingénieurs et de créer un écosystème favorable pour concrétiser, prototyper et évaluer leurs solutions. Le projet de fauteuil en est une parfaite concrétisation !
Aujourd’hui, les personnes atteintes de la maladie de Charcot n’ont pas de solutions pour permettre leur mobilité. « Quelques solutions existent, car chaque famille met tout en oeuvre pour que la personne malade puisse mener une existence des plus normales. Des petits génies ont déjà mené à bien des projets de ce type, mais c’est, à notre connaissance, la première fois que la commande oculaire est utilisée dans un projet de mobilité« . Les capteurs optiques sont déjà utilisés, notamment pour communiquer avec les malades, via des claviers virtuels. « C’est long, fastidieux, mais la communication existe – et cette commande oculaire est pleine d’espoir pour l’autonomie des malades, et ce, dans tous les domaines de la vie courante« .
Les prochaines étapes pour l’association qui porte le projet seront en premier lieu une recherche de financement, pour pouvoir reproduire quelques prototypes et permettre une phase de tests auprès des malades. Ensuite, évidemment, il faudra poursuivre le développement, en améliorant le confort d’utilisation, en ajoutant des capteurs pour sécuriser le déplacement, ou encore en installant une caméra pour permettre d’associer commande du fauteuil et visibilité de l’utilisateur… les pistes ne manquent pas.
Les quatre étudiants quittent le projet pour poursuivre leurs études, mais une chose semble sûre : ils continueront à le suivre. Patrick Albers, enseignant-chercheur à l’ESEO, semble lui aussi prêt à continuer à le faire vivre aux côtés de l’association « Dans les yeux de JM ». « Ce qu’on pu faire Maxime, Victor, Maël et Alexis, c’est un projet fou, et c’est surtout une superbe base de travail. L’histoire ne fait que commencer, et nous espérons pouvoir poursuivre ce projet dans le futur, avec l’association, avec d’autres étudiants, avec des industriels du secteur et bien entendu avec le CHU… et toute aide, quelle qu’elle soit, sera la bienvenue ! »
Vous souhaitez en savoir plus sur l’association « Dans le Coeur de JM » et accompagner ce projet ? Vous pouvez contacter l’association en leur écrivant à l’adresse danslecoeurdejm@gmail.com .